C2 RECHERCHE FONDAMENTALE

RECHERCHE FONDAMENTALE ET ENTREPRISES

QUELQUES RÉFLEXIONS

 

1) Recherche fondamentale, un terme souvent utilisé pour distinguer deux « niveaux » de recherche :

- la « recherche à l’état pure, académique » sans autre finalité que de mieux connaître l’Univers, à laquelle se rattache le terme « fondamental »

- la « recherche appliquée » à finalité économique précise : répondre au mieux au besoin spécifique d’un agent économique (producteur, transformateur, consommateur).

Mais, au delà des mots, une réalité : de la première à la seconde, il y a place pour un « continuum » qui rend la distinction quelque peu théorique. Ainsi, en métallurgie, l’étude de la structure intime des alliages dans différents états, ou, plus en aval, celle de toutes les propriétés possibles des alliages d’aluminium lorsqu’on leur ajoute d’infimes éléments d’addition.

Il me semble fondé de dire que cette recherche sur la matière, menées par les entreprises sans objectifs précis, notamment économiques, parce qu‘elle vise à accroître les connaissances de bases, relève, elle aussi, de la recherche fondamentale……

…..comme toute recherche fondatrice de connaissances nouvelles, plus ou moins immédiatement applicables, sous condition, pour l’entreprise qui la conduit, de les soumettre en permanence à l’imagination créatrice grâce à laquelle elle saura en tirer un parti entrepreneurial économique et social.

Recherche d’autant plus « fondamentale » que ces connaissances nouvelles qu’elle génère servent, à travers l’entreprise, de « fondement » à la création de richesses nouvelles.

 

2) Cette « recherche fondamentale » prise dans l’acception élargie que nous lui donnons, est la matrice de ce que nous avons désigné par le terme d’offre créatrice ». Les produits et services de demain ne peuvent émerger d’une quelconque étude de marché, aucun consommateur ne peut imaginer ce que la science et la technique rendra possible dans l’avenir pour répondre aux besoins de demain, non formulables aujourd’hui. Or, les uns et les autres sont en germes dans les laboratoires, matrices du futur, en attente des entreprises avisées qui sauront avant les autres, en discerner les potentialités puis en tirer parti en vue de se donner de nouveaux avantages concurrentiels. Dans les laboratoires, y compris les siens, pour peu qu’elle alloue une part de leurs ressources à l’émergence de connaissances nouvelles .

 

3) La création de connaissances nouvelles, sans objet économiques précis, la facilité d’y accéder, en interne ou en externe, pour les soumettre aux imaginations créatrices de futur, souligne l’importance, par exemple pour l’UE, d’une politique de recherche « fondamentale », y compris au sein des entreprises, et à la mise en place de conditions généralisées d’accès et d’exploitation de ses résultats.

 

Quelques questions 

- sous quelle conditions les gisements de connaissances accumulés par les organismes de recherche privés ou public, nationaux ou européens, peuvent-ils constituer un patrimoine de ressources exploitables par les entrepreneurs ?

- par quelles voies rendre plus accessibles les fruits de la « recherche fondamentale »

- comment favoriser les croisements entre le plus grand nombre de connaissances nouvelles (et anciennes), l’innovation émergeant généralement dans les « carrefours » de la connaissance ;

 

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